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En exergue :

  • Frank Ramsey, "Truth and Probability" (1926)
    The highest ideal would be always to have a true opinion and be certain of it; but this ideal is more suited to God than to man.
  • Jules Bertaut, "1848 et la Seconde République" (1937)
    L'enthousiasme est pour rien chez nous : aussi les Français, peuple avare par excellence, le répandent-ils avec une générosité qui n'a d''egale que leur versatilité.
  • Turgot, lettre à Du Pont (1773)
    C’est au public lisant et réfléchissant qu’il faut parler, c’est à lui qu’il faut plaire, lui et lui seul qu’il faut persuader ; toutes les flagorneries aux gens en place, tous les petits détours dont en s’enveloppe pour ne pas les choquer sont une perte de temps écartant du vrai but et ne réussissant même pas à faire sur eux l’impression qu’on s’est proposée.

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Commentaires

Gu Si Fang

C'est le monde à l'envers : on interdit aux instituts privés de collecter des statistiques qu'ils jugent utiles, et dans le même temps l'Etat s'autorise sans les nommer des pratiques de discrimination positive avec la Halde. Tout ça depuis qu'il - l'Etat français - a commis sous Vichy des crimes qui n'étaient rien d'autre qu'un cas extrême de discrimination négative. Le principe était pourtant clair : depuis 1789 la loi, l'Etat, n'ont pas à faire de distinction entre les gens selon leur origine. Eh bien non, apparemment, ça n'est toujours pas clair.

Bernard Girard

Le sujet est évidemment très complexe, mais gagnerait à être éclairé d'une analyse critique (j'insiste sur critique) de l'expérience anglo-saxonne. Peut-on dire que la connaissance des chiffres a vraiment changé les choses dans les pays qui mesurent? N'a-t-elle pas au contraire contribué à enraciner les différences et favorisé le développement de comportements aberrants comme cette segmentation si fine de la population en Grande-Bretagne que les irlandais d'origine sont distingués des anglais d'origine?

Ce ne sont que des questions, mais quels sont les résultats réels des politiques de discrimination positive? la France, qui ne connaît pas moins de discriminations que ses voisins anglo-saxons, s'en tire-telle mieux? moins bien qu'eux? Des analyses comparatives seraient les bienvenues.

Ce n'est pas anodin de demander à quelqu'un de se déclarer noir, blanc, arabe ou je ne sais quoi… C'est une manière de construire une identité à laquelle il n'avait souvent même pas pensé ou, plutôt, qu'il a tendance à ignorer lorsqu'il réussit. En même temps, je dis cela alors que je sors de la lecture épuisante du livre de Azouz Begage qui montre combien un ministre peut être humilié parce qu'arabe. Comme quoi le sujet est vraiment complexe.

ns

"Liberté, égalité, langue de bois", Bienvenue en France.

Attila S.

Cher Bernard,
votre argument sur l'ardeur du gouvernement à lutter contre le chômage grâce à l'aiguillon des chiffres est imparable.
Bravo pour votre charge contre la novlangue orwellienne: l'utilisation ad nauseam de l'adjectif "républicain" est en effet bien niaise.
Après tout les plus abjects régimes de la planète sont des républiques. Encore heureux que ce brave Schweitzer n'ait pas traité les émeutes de citoyennes...
Bref, merci Bernard.
Votre dévoué A.S.

Guichardin

@Bernard Girard: non, l'idée qu'on va révéler à un Noir qu'il est Noir en le lui demandant ne me paraît pas très réaliste. On ne rend pas les gens plus femmes, plus "25-40 ans", plus "CSP+" en les rangeant dans ces catégories statistiques. On a tout à gagner à banaliser l'origine ethnique et géographique comme des catégories parmi d'autres, et tout à perdre à les sanctuariser comme on le fait actuellement.

Bernard Girard

@Guichardin : Mais regardez donc autour de vous les enfants des couples mixtes : sont-ils blanc comme leur père ou noir comme leur mère? arabe comme leur mère ou juif comme leur père?… Si on ne leur pose pas la question, il y a des chances qu'ils cessent de se la poser et qu'ils attribuent leurs difficultés à leurs faiblesses, erreurs… plutôt qu'à des discriminations. Si on la leur pose et si, cerise sur le gâteau, on associe des droits au fait d'être noir (c'est bien cela la discrimination positive), on fabriquera des noirs qui ne verront dans leurs difficultés qu'un effet des discriminations dont ils sont victimes, même lorsque les discriminations (qui existent, naturellement) n'y sont pour rien.

Bien loin de résoudre les problèmes, la discrimination positive a tendance à les pérenniser. On voit bien d'ailleurs, qu'à quelques exceptions près, la question raciale n'a pas été résolue dans les pays qui la pratiquent. Et ces exceptions on les retrouve aussi bien chez nous. On ferait mieux de s'interroger sur les effets des discriminations sur les carrières (pourquoi tant de sociologues d'origine immigrée sinon parce que la fonction publique sélectionnant sur diplômes pratique moins la discrimination que le secteur privé?).

Guichardin

@Bernard Girard: sur les enfants des couples mixtes: ils sont en général les premiers à se poser des questions d'identité, et il y a bien peu de chance pour que l'enquêteur qui leur demandera leur origine soit le premier à le faire... Mais là n'est pas la question, les statistiques ethniques anglaises comprennent une catégorie "métis" (ou plusieurs, je ne sais plus); et les catégories statistiques ne sont pas faites pour définir les gens, mais pour dégager de grandes tendances. Il faut éduquer les gens à la statistique, pas limiter volontairement l'outil scientifique par peur de créer des effets pervers. Enfin c'est mon avis.

Sinon, sur la discrimination positive, je suis d'accord avec vous.

Bernard Girard

@Guichardin : sur ces questions d'identité, je pense comme Sartre que c'est le regard de l'autre qui fait le juif. Toute mon expérience, tous mes discussions sur ce sujet avec des juifs, des métis… me font penser que c'est effectivement bien souvent le regard de l'autre qui fait le noir, l'arabe, le juif… On ne nait pas noir, on le devient. Pour ne vous donner qu'un exemple : je me souviens très bien d'un camarade noir, au lycée dans les années 60 (il devait le seul noir de l'établissement parisien) nous expliquant, dans un exposé sur ces questions demandé par un professeur curieux qu'il s'était découvert noir lorsqu'un enfant lui avait dit : mais tu es noir! avant, il l'ignorait…

Ceci dit, vous avez raison, dans nos sociétés, chacun s'interroge sur ce qu'il est, mais entre s'interroger et revendiquer des droits au nom de sa couleur, il y a une marge.

Guichardin

Le regard de l'autre est un facteur essentiel, mais il n'est pas le seul. Et surtout, il est un fait, et un fait solide. On découvre aussi ce qu'on est dans le regard de l'autre. Votre camarade noir était bel et bien noir... S'il ne s'en était pas aperçu, c'est qu'un aspect de sa personne lui avait échappé. Le regard de l'autre n'a pas inventé la pigmentation de sa peau, il la lui a révélée. Ce qu'il faut essayer d'éviter, c'est que les individus soient réduits ou se réduisent eux-mêmes à une seule de leurs caractéristiques. Mais pas besoin de nier ces caractéristiques pour cela, au contraire. C'est mon avis.

laidi

ce n'est pas moi qui parle de statistiques ethniques mais c'est le terme consacré cher ami ....il est peut-être connoté pour vous mais pas pour ceux qui l'étudient même en France (cf les travaux de Selod ) quand aux "dangers " personne ne les conteste y compris ceux qui y sont favorables . ceci dit quand vous interrogez qq dont vous connaissez les positions (je suis pour votre info le cousin de LS!!!) mieux vaut commencer par aller dans son sens pour le forcer à sortir du bois qu'à le braquer . Je suis d'ailleurs perso sur une ligne differente de LS .amitié Zaki laidi (l'interviewer)

Bernard Salanié

Zaki : dont acte, avec mes excuses. Apres toutes ces annees a l'Insee je n'avais pas entendu ce terme...dont je continue a penser qu'il ne devrait pas etre employe, parce que pour le grand public "ethnique" a surement un sens tres different de celui que les intellectuels peuvent lui donner. Pour le reste, chacun peut juger de la facon dont vous avez amene LS a sortir du bois ! J'espere que vos dejeuners familiaux sont plus ouverts :-)

Cordialeemnt---BS.

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