Le commentaire de Jani-Rah est tellement beau que je veux en faire le sujet d'un billet particulier. Il y a plusieurs conceptions de la démocratie, et l'un des critères qui les différencient est le degré de délégation de la souveraineté du peuple à ses représentants. J'avais cru que Ségolène Royal voulait tirer dans le sens d'une plus grande participation du peuple à l'élaboration des décisions et de leur mise en oeuvre. Pour certains de ses supporters (apparemment, JR est apparenté au PS, dans un de ses courants), c'est le contraire semble-t-il : le peuple doit adhérer à une leader charismatique qui proclame un objectif parfaitement consensuel et ne s'attarde pas sur les moyens de le réaliser---l'avenir est trop incertain, on s'adaptera. C'est une méthode...avec zéro chance de succès à mon sens. Cela me rappelle le passage d'Emma Bovary qui me troublait quand j'avais douze ans :
Elle renversa son cou blanc, qui se gonflait d'un soupir ; et, défaillante, tout en pleurs, avec un long frémissement et se cachant la figure, elle s'abandonna.
(Ségolène en Rodolphe, il fallait l'oser, vous l'admettrez).
La méthode proposée est cohérente avec les cinq ans d'impréparation avec lesquels arrivent devant nous tous ces professionnels de la politique candidats réputés "sérieux" au poste de président de la république.
J'en déduis que le leçon de 2002, c'est à dire, la très grande réserve avec laquelle l'électorat aura donné sa voix, n'aura pas été retenue. Rien que de bien logique, puisque nous retrouvons en 2007 ceux de 2002 ou leurs élèves.
Rédigé par : Passant | 18 février 2007 à 15:05
Comment, j'ai écris cela ? Bien malgré moi.
Je ne dis certainement pas qu'il ne faut pas présenter sa vision et les mesures qui vont avec (François Bayrou l'avait envisagé dans un premier temps, mais il va lui aussi présenter un programme finalement).
Et donc de multiples mesures concrètes, des priorités, des grands principes.
Mais enfin, je ne m'éloignait pas de votre jugement sur le chiffrage : c'est quelque chose d'illusoire, voire trompeur... Donc prudence.
Toutefois on peut considérer que le chiffrage serait cependant nécessaire, car il fixe un ensemble de possibilités, autour de chiffres, et réduit la marge de manoeuvre post élection, et donc renforce le mandat donné... ( mais devient-il alors un mandat impératif ?)
Rien à voir en tout cas avec :"le peuple doit adhérer à une leader charismatique qui proclame un objectif parfaitement consensuel et ne s'attarde pas sur les moyens de le réaliser---l'avenir est trop incertain, on s'adaptera."
Mais ravi d'avoir suscité une belle citation.
Rédigé par : jani-rah | 19 février 2007 à 05:13
Comment ne pas être troublé par cette belle phrase? Et pas seulement à 12 ans! C'est aux femmes que vous avez aimées qu'il faudrait demander ce que cette émotion nubile a laissé de trace dans la psyché du réaliste que vous êtes devenu… Mais sans doute préferaient-elles taire ce qu'elles ont appris. Science de l'intime, science secrète qui gagne à ne pas être partagée…
Merci en touts cas de cette citation…
Rédigé par : Bernard Girard | 21 février 2007 à 12:01