Joli titre, non ? Eluard avait déja essayé "Capitale de la douleur". Mais cette fois c'est du sérieux : "COMT val158met Genotype Affects µ-Opioid Neurotransmitter Responses to a Pain Stressor", nous dit Science ! Je résume. On sait depuis longtemps que seuls 10% environ des grands blessés deviennent sujets à une douleur chronique, et que le syndrôme des membres manquants n'affecte que certains des amputés. Des expériences sur des rats montrent aussi que la sensibilité à la douleur est héréditaire ; et on connaît des maladies héréditaires comme l'erythromélalgie (pas de questions, SVP), qui se traduisent par une hypersensibilité aux variations de température.
Aujourd'hui, il y a plusieurs candidats au titre de "gêne de la douleur" : COMT, mais aussi GCH1 (now aint' you glad you asked?) La douleur a une fonction importante : nous prévenir que certains actes sont à éviter, et nous avertir qu'il vaut mieux retirer son doigt de la flamme avant que les choses ne se gâtent. Mais la nature est allée un peu loin. Comme l'écrit Hume dans les Dialogues concernant la religion naturelle, il aurait suffi de nous placer en permanence dans un océan de plaisir et de nous ramener un peu à la réalité de temps en temps...les incitations seraient les mêmes. (Soit dit en passant, ceci s'applique aussi aux mesures anti-pollution : il n'y a que les variations qui comptent en ce domaine, pas le niveau absolu). Peut-être y arriverons-nous un jour !
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