Le New York Times, entre autres, s'inquiète beaucoup de la façon dont Internet phagocyte son business, à plusieurs titres :
- les nouvelles publiées sont reprises par des blogs dont l'infinie variété (et parfois même la qualité, si si) permet à chaque lecteur de choisir le commentaire qui correspond le mieux à ses goûts---comme le disait Raymond Aron, la plupart des gens ne lisent un journal que pour raffermir leurs préjugés ;
- les journalistes stars ne voient pas clairement pourquoi leur audience croissante devrait rester amarrée à un modèle dont la diffusion s'amenuise.
Un intéressant article de Michael Hirschorn dans Atlantic Monthly suggère plusieurs voies de sortie à peu près dignes pour MSM (mainstream media). Mais après tout, peu importe. Ce qui compte, pour le citoyen lambda, c'est que quelqu'un, quelque part, produise l'information dont il a besoin. L'Associated Press et Google ont d'ores et déjà signé un accord selon lequel l'AP fournit infos et photos à Google, qui les met à la disposition de ses lecteurs---les détails sont un peu flous dans l'article, comments welcome. Naturellement, c'était mon idée, et je vais poursuivre AP et Google jusqu'au dernier sou (ou penny) !
Ce qui est surtout intéressant est de voir comment les technologies internet modifient la production d'informations :
- son contrôle, d'abord, puisque les lecteurs peuvent immédiatement réagir pour corriger les faiblesses. Exemple le papier il y a quelques semaines dans le Wall Sttreet Journal sur Nicole Ela Karoui où l'on annonçait la fermeture de l'ENS Ulm : il ne s'agisssait que du transfert de l''école de Saint-Cloud à Lyon il y a quelques années ;
- sa disponibilité ensuite : les journalistes se battent en permanence dans les grands titres pour faire passer leurs papiers, d'où un rationnement de l'information et du commentaire qui disparaissent avec le web qui n'a pas de contraintes de place,
- sa production enfin puisque ce n'est plus une hiérarchie qui décide des sujets à traiter en fonction de critères que l'on connait mal, mais les lecteurs qui "vootent" pour les sujets qui les intéressent, ce qui est tout différent.
Des modes de régulation sont encore à trouver mais il est probable que les lecteurs te producteurs d'informations que nous sommes avons tout à gagner à ces évolutions.
Rédigé par : Bernard Girard | 02 décembre 2006 à 10:59
Yahoo a fait de même avec l'AFP et bien que Google semble jouer un double jeu !
cf une mâtinale de France culture :
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=46047
Rédigé par : George | 03 décembre 2006 à 09:20
Voir dans l'accord de google et AP une évolution des mainstream media, c'est confondre, dangereusement et vaniteusement, production d'infos et commentaires de docs selon moi.
On est pas dans la production d'info.
Il y a un coeur de métier et d'expertise qui ne se laisse pas réduire si simplement, sauf laisser cette fonction démocratique importante, l'information, se transformer en colportage de cours.
Rédigé par : nadia | 02 janvier 2007 à 13:22