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En exergue :

  • Frank Ramsey, "Truth and Probability" (1926)
    The highest ideal would be always to have a true opinion and be certain of it; but this ideal is more suited to God than to man.
  • Jules Bertaut, "1848 et la Seconde République" (1937)
    L'enthousiasme est pour rien chez nous : aussi les Français, peuple avare par excellence, le répandent-ils avec une générosité qui n'a d''egale que leur versatilité.
  • Turgot, lettre à Du Pont (1773)
    C’est au public lisant et réfléchissant qu’il faut parler, c’est à lui qu’il faut plaire, lui et lui seul qu’il faut persuader ; toutes les flagorneries aux gens en place, tous les petits détours dont en s’enveloppe pour ne pas les choquer sont une perte de temps écartant du vrai but et ne réussissant même pas à faire sur eux l’impression qu’on s’est proposée.

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Commentaires

Bernard Girard

Vos chiffres m'amènent à deux questions :
- Les enseignants étant particulièrement attentifs à la qualité du capital intellectuel de leurs enfants, ces rémunérations qui n'ont rien d'astronomique leur permettent-elles d'envoyer leurs enfants dans les meilleurs établissements universitaires? et dans quelles conditions (endettement, bourse…). Je me souviens de Paul Davidson (le post keynésien) m'expliquant qu'il avait dû lourdement s'endetter pour envoyer ses deux enfants dans une bonne université.
- comment expliquer qu'avec des salaires pareils tant d'économistes écrivent des papiers qui justifient les salaires extravagants des dirigeants des grandes entreprises? Est-ce une forme particulière d'altruisme? De l'abnégation? ou plus simplement un attachement impeccable à la rigueur scientifique (si, du moins, celle-ci justifie les salaires de certains dirigeants)?

S.T

Allocation de recherche : 900 euros, les 2 premieres années, puis 1000 euros la 3eme, chomage: 800 euros pour la 4ème année.

Liberal

Conséquence banale de l'égalitarisme français.

On traite identiquement les bons et les mauvais, les travailleurs et les tire-au-flanc... La progression est exclusivement à l'ancienneté, avec garantie d'emploi à vie... On n'ose même plus imaginer comment essayer de mesurer l'efficacité ou la performance des individus...

Résultat, on crée un milieu globalement favorable aux gens installés et aux mauvais et globalement hostile aux nouveaux entrants et aux bons. Comme ces derniers sont appréciés à l'extérieur, ils quittent le système alors que les autres restent.

Ce qui est intéressant, c'est de comparer la fac aux grandes écoles. A ma connaissance, ces dernières ont une gestion des RH assez similaires aux universités du reste du monde et semblent capables d'attirer et de garder des "stars". Par exemple, certain économiste français renommé enseigne à Columbia ET à l'X; a enseigné à Stanford ET à l'ENSAE...

:)

Linca

Le fait que les stars viennent dans les grandes écoles ne tiendrait-il pas plus aux prestige de celles-ci qu'a une politique de RH de toute manière solidement encadrée par le statut des fonctionnaires, au moins pour celles qui ont un statut universitaire, et qui ne peuvent donc pas vraiment proposer de salaires mirobolants?

Bernard Salanie

* BG : le "deal" typique de X University donne une très forte réduction (voire la gratuité) du coût des études de partenaire et enfants s'ils vont à X (à supposer qu'ils y soient admis), et souvent une subvention plus faible s'ils vont à Y. Sur les salaires des dirigeants, nombre de mes collègues pensent qu'il s'agit en partie de "corporate theft"...et qu'en tout cas, le principe de "pay for performance" a dérivé vers 1) "pay for luck" 2.) l'asymétrie : les incitations jouent surtout à la hausse.

* les grandes écoles francaises (non universitaires) ont un peu plus de liberté que les universités pour négocier les salaires, mais pas tellement ; et ceux-ci ne sont pas mirobolants, croyez-moi.

cardamome

Est-ce que la comparaison avec les pays européens ne serait pas au moins aussi pertinente que la toujours complexe comparaison américaine (parce que retraites, Sécu, mutuelle, coûts des études etc.) ?

Bernard Salanie

Certains pays européens ont une politique salariale nettement plus flexible (Royaume-Uni) et/ou plus généreuse (Allemagne). D'autres pratiquent le modèle francais en pire (comme l'Italie---il y a une véritable diaspora des meilleurs économistes italiens dans toutes les grandes universités internationales).

EL

Maître de conf débutant : 1990 BRUT (environ 1500 net).

Laurent

Je ne vois pas de facteur correctif pour la notion de "pouvoir d'achat" entre les 2 familles de salaires ? Est-ce un oubli ?

Bernard Salanie

* EL : je viens de corriger une bete erreur de calcul. L'assistant prof median d'un college gagne la meme chose peu ou prou qu'un MdC francais. Faut-il comparer le salaire d'un MdC francais au sien ou a celui d'un assistant prof d'une top 10 aux US ? A vous de voir.

* Laurent : le pouvoir d'achat, c'etait trop complique pour moi, notamment parce que 1) le cout de la vie varie du simple au double entre Urbana-Champaign (Illinois) et NYU (le Village) 2) une part importante de cette disparite provient du logement et est amortie par les universites.

Flaff

Il serait peut-être intéressant que quelques économistes (français ou souhaitant travailler en France ) se risquent à rédiger une proposition formelle détaillée et éventuellement argumentée de conditions salariales, de travail, etc. qu'ils estimeraient à la fois justes, viables, et acceptables par eux, visant à promouvoir un pacte social entre eux et la société (française..) susceptible de tenir la distance à long terme.

bernard Belloc

Cher Bernard, Désolé, j'arrive après la bataille sur cette note. Les copains de Toulouse m'avaient pourtant envoyé le papier de Chiappori, mais le temps me manque.Deux commentaires et une propostion.
1° commentaire: tu as raison, la différence aux USA se fait sur les stars, mais les plus bas salaires en France sont vraiment beaucoup plus bas et les plus hauts salaires sont aussi beaucoup plus bas. C'est au milieu de la ditribution que c'est à peu près pareil je crois, du moin ssi on compte tout, comme tu tentes de le faire à la louche. Résultats: à l'entrée peu d'incitations pour des jeunes talents à entrer dans les carrières académiques et encore moins d'incitations à rester ou à rentrer en France pour ceux qui sont devenus de très bons académiques. D'où le résultat: peu de très bons jeunes talents candidats au départ pour une thèse etc.., et difficulté de retenir les meilleurs. Second commentaire: si je ne m'abuse, les personnels universitaires aux USA, toutes catégories confondus, ont un contrat assez clair avec leur institution, qui précise ce qu'ils doivent faire; cela permet donc une évaluation assez facile de leur activité. En France rien de tout cela et le généreux parapluie de la fonction publique protège tout le onde sans véritable évlaution individuelle, les très bons, qui y perdent, et les moins bons, qui y gagnent indument. Ces deux différences expliquent à mon avis une bonne partie de l'inefficacité du système français (avec d'autres facteurs bien entendu!). Une porposition: on pourrait, avec la connaissance des différentes catégories d'académiques exerçant en France, calculer ce qu'il en coûterait pour rendre plus attractives les carrières académiques pour les meilleurs jeunes et peut-être aussi pour mieux garder ou attirer les talents matures. Qui s'y lance?
Bernard

Bernard Salanie

Bernard, merci pour tes commentaires. Mais je ne sais pas si "les plus bas salaires en France sont vraiment beaucoup plus bas". A qui penses-tu ? Si le plus bas salaire est celui d'un MdC débutant, alors, encore une fois, il n'est pas tellement plus bas que celui d'un assistant prof americain moyen, d'après ces chiffres---et la sécurité de l'emploi semble être un argument très convaincant qui n'existe pas ici. Mais peut-être en as-tu d'autres ? Je suis conscient que les miens sont très approximatifs. Sur le "contrat" : en général il spécifie juste salaire + charge d'enseignement (renégociée chaque année, en contenu, pas en volume) + participation/organisation à un séminaire + un comité administratif. Mais les normes d'évaluation ne sont pas énoncées au départ ; ce n'est qu'après la première "early tenure review" que les messages se précisent un peu.

Incidemment, il est très difficile d'attirer des jeunes américains vers la recherche et l'enseignement aussi, surtout dans les sciences dures : les "professions" (droit, médecine, business) conduisent les brillants sujets vers des revenus bien plus élevés. Voir

http://nces.ed.gov/programs/digest/d04/tables/dt04_296.asp

Sur le fond, je suis bien sûr parfaitement d'accord avec ton diagnostic sur les effets très négatifs de l'égalitarisme universitaire francais.

Bernard Belloc

Deux précisions. Les plus bas salairs,ce ne sont pas ceux des maître de Conf, mais ceux des ATER, qui sont parfois docteurs, contractuels pour un ou deux ans et surtout des innombrables vacataires qui peuplent certaines fiières dans certaines universités. Je crois que là on est très souvent largement en dessous des 1500 euros. Le second point concerne le contrat: en Fance la seule obligation, ad vitam eternam des enseignants chercheurs, c'est de faire 192 de TD ou leur équivalent en heures de cours. Rien, absolument rien sur le reste. Certes une partie des promotions se fait ensuite sur la recherche, ainsi que certaines activités d'enseignement et d'animation collective, mais l'évaluation est souvent très artisanale et très opaque, et les revalorisations qui en résultent sont très marginales dans bien des cas. De toutes façons, cela ne remet jamais en cause la sécurité de l'emploi, et bien entendu il n'y a jamais d'obligations en ce qui concerne le contenu des enseignements et la qualité de celui-ci.
Bernard

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