Chirac s'est encore planté, semble-t-il. Je ne sais même pas si cela a encore une valeur d'information. Mais le pauvre a affaire à forte partie, avec tous ces jeunes nostalgiques de mai 68, le romantisme en moins. Je me souviens que mon désamour de mai 68 a commencé le jour où j'ai vu un documentaire sur l'occupation de la Sorbonne, avec un brillant débat sur la démocratie. Le vainqueur avait cloué le bec de ses opposants en déclarant avec véhémence :
Tout le monde sait bien que les élections sont l'ultime piège que les impérialistes tendent aux révolutionnaires !
Autres temps, paraît-il, mais moeurs similaires. Mes informateurs/trices dans les universités me rapportent que les actions sont souvent décidées "majoritairement" en AG par cent à cinq cent personnes (pour des universités de dix mille étudiants au moins), dont on ne vérifie pas la qualité d´étudiant de l'université concernée, ou même de n'importe quelle autre. Et bien sûr, le vote est à main levée plutôt qu'à bulletins secrets, "parce que c'est plus démocratique", ou pour des raisons plus tactiques, comme le montre ce joli tract :
AG SOUVERAINE contre référendum des ''autorités''
Ce n'est pas à l'"autorité" d'organiser les votes !
Tout "référendum" organisé par les recteurs ou chefs d'établissement doit être refusé et considéré comme invalide !
Si possible, il faut même l'empêcher de se tenir par tous les moyens ou le saboter.
C'est l'AG qui est souveraine.
Dès lors qu'un établissement a été libéré par ses occupants, c'est à eux d'organiser les votes.
De plus, ils doivent être systématiquement organisés à mains levées !
Seul le vote à mains levées en AG permet un débat correct avant le vote.
Les grèves commencent à main levée et se terminent à bulletins secrets !
Quand on veut imposer la reprise du travail, la première chose à faire, c'est d'imposer un vote à bulletins secrets. Parce qu'un vote à main levée est un vote collectif où chacun prend avant tout en compte l'intérêt collectif.
Tandis qu'un vote à bulletin secret est un vote individuel au mauvais sens du mot, au sens où chacun prend avant tout en compte ses intérêts égoïstes et ses secrets espoirs inavouables du style "ça arrivera aux autres et pas à moi".
Le vote à main levée, c'est "un pour tous et tous pour un" !
Le vote à bulletins secrets, c'est "chacun pour soi" !
De surcroît, seul le vote à main levée interdit la triche parce que tout le monde peut constater le résultat. Le vote à bulletins secrets autorise toutes les triches
A+ do http://mai68.org
Ceux qui ont peur des AG souveraines et des votes à mains levées, ce sont les antiblocages, c'est-à-dire les proCPE ! C'est une preuve absolue qu'il faut que partout soient appliqués les principes du vote à mains levées et du "TOUT LE POUVOIR AUX AG !"
Ceci dit, on a vu aussi des commandos d'extrême droite interrompre des AG (cf Toulouse I, avec les encouragements de certains profs de droit semble-t-il) ; et on peut aussi s'interroger sur le caractère véritablement démocratique de la culture politique d'un pays dont les dirigeants considèrent qu'il est normal de faire passer en force un texte rejeté par deux-tiers des Francais. La démocratie représentative est un magnifique concept, mais a-t-elle vraiment été concue pour cela ?
La fac de droit à Toulouse en 68 etait en effet un exemple de selection sociale ouverte et tout et tout. Les gens oublient vite (il me semble qu'il y a eu un papier sur ceux qui sont rentrés à l'université grace a ces mouvements).
Rédigé par : Laurent GUERBY | 02 avril 2006 à 17:23
C'est vrai que les anarcho/autonomes et consorts (que je respecte mais qui regroupent quand même - je connais un peu, j'ai pratiqué... - pas mal de personnes qui ne savent pas quoi faire de leur vie, ou qui cherche une légitimité a posteriori au fait de n'avoir aucun projet de vie, et aucune proposition concrète...!), dont très peu de vrais étudiants, arrivent tout de suite, préparés, dès qu'il y a une mobilisation, et ont tendance à prendre le dessus dans les AG. Il est dommage que leurs écrits et actes soit plus visibles que la demande de démocratie et de concertation de la majorité des manifestants, avec un message bien plus modéré. Donc, pas d'amalgames s'il vous plait, ou alors il faut aussi considérer l'UNI comme représentative des anti cpe. non les choses ne sont pas aussi simples...
Rédigé par : eczistenz | 03 avril 2006 à 09:34
Dans la lignée du commentaire précédent, il faut noter que Do est un obscur activiste dont la crédibilité militante est à peu près égale à zéro. Il innonde les boites mails des groupes militants avec des théories fumeuses que personnes ne prend au sérieux, il suffit d'aller sur son site pour comprendre qu'il ne représente que lui même, et encore son blabla est tellement brouillé et fumeux qu'il se contredit en permanence.
Rédigé par : SEtim | 03 avril 2006 à 11:44
Ceci étant dit, ils ne sont pas les seuls à surfer sur le moment et à prendre prétexte du succès de l'opposition au CPE comme une preuve d'adhésion nationale à leurs théories, comme je l'expose là : http://riesling.free.fr/20060403.html
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 03 avril 2006 à 12:13
Ne pas confondre democratie directe, pouvoir de la rue, et democratie representative. Un peu difficile a comprendre pour les econometres, mais toutefois utile pour se rememorer les progres accomplis dans les derniers trois mille ans.
"le caractère véritablement démocratique de la culture politique d'un pays dont les dirigeants considèrent qu'il est normal de faire passer en force un texte rejeté par deux-tiers des Francais" - lesdits Francais pourront voter bientot, pour ou contre CE texte, ou les autres trois cents lois promulguees par l'Assemblee qu'ils ont elue.
Rédigé par : ne pas confondre | 03 avril 2006 à 13:02
Que voulez-vous dire exactement, "ne pas confondre" ? Qu'en démocratie représentative, les élus à un moment donné peuvent cesser de représenter la Nation et devenir simple représentants d'un parti ?
Il est clair en tout cas que le faible recours au référendum (épisode de démocratie directe prévu par notre Constitution) permet de taire le problème de la représentation. Et de s'étonner ensuite que les gens hésitent à voter pour des partis qui, une fois au pouvoir, oublieront qu'au delà de l'investiture d'un parti, il sont redevable de tous les citoyens.
Le problème actuel de la représentation me semble dur à contourner, il faudra bien à un moment donner accepter de poser le problème et de proposer des changements constitutionnels appropriés (http://derniereanalyse.blogspot.com/2006/03/lintrt-en-politique.html )
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 04 avril 2006 à 02:30
Par definition, les elus REPRESENTENT la nation - c'est ce que dit la constitution. La situation de la premiere phrase de Marcel n'existe pas en droit et donc en pratique. Les mots ont un sens.
Si la nation n'est pas satisfaite elle peut voter differemment aux elections suivantes. Ou prendre le pouvoir dans la rue.
Rédigé par : patouchalatchi | 04 avril 2006 à 08:21
Votre choix de pseudonyme n'est sans doute pas de nature à éclaircir la discussion, créant une confusion avec le mien. Si l'anonymat partiel du pseudonyme sur internet me parait bien justifiable à de nombreux égards, je n'ai pas le même avis sur le pseudonyme d'occasion.
D'ailleurs, le fait de reprendre de manière ironique le pseudonyme d'autrui (cf l'adresse "[email protected]" que vous revendiquez) marque une certaine volonté d'en venir au personnel, qui n'est sans doute pas pour favoriser une communication ouverte et mesurée.
Ceci étant précisé, ça n'engage franchement que vous de croire que la situation de droit correspond toujours à la situation de fait. Si ce n'est pas d'une incroyable naïveté, c'est alors d'une bien curieuse honnêteté. Et le fait que les mots ont un sens (scoop !) ne change rien à l'affaire.
En l'occurrence, si on admet que l'ensemble de la population est contre une mesure mais que les élus la votent quand même, alors ils ont cessé de représenter la Nation. La constitution ne dit pas que le jour de l'élection, ceux qui seront choisis comme représentants en feront à la guise. Elle ne dit pas que le principe de la souveraineté nationale est « par des élus et pour le peuple » mais bien « par le peuple et pour le peuple ». Si des élus incarnent le peuple pour des raisons pratiques, les élus sont bel et bien censés représenter le peuple, et non pas se croire investis du pouvoir de décider selon leurs aspiration ou la ligne d'un parti.
Dès lors qu'ils agissent de la sorte, ils quittent la démocratie représentative, tout simplement parce qu'ils quittent la représentation et donc la démocratie. Si le démos a le cratos, alors il est absolument impossible que le cratos mette en place une législation contre la volonté du démos.
Si la Nation n'a que le vote des années plus tard pour corriger le tir, alors c'est une démocratie qui assurement à des institutions à réviser, ne permettant pas un exercice fiable du pouvoir par la Nation, autorisant des élus à se l'approprier même temporairement.
Si la Nation « doit prendre le pouvoir » dans la rue, c'est alors qu'elle n'a effectivement pas le pouvoir, que le démos n'a effectivement pas le cratos et que vous contredisez votre affirmation liminaire selon laquelle la situation de fait serait conforme à la situation de droit.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 04 avril 2006 à 11:37
La constitution ne dit pas que le jour de l'élection, ceux qui seront choisis comme représentants en feront à la guise DANS LES LIMITES DES TEXTES CONSITUTIONNELS.
La C. dit exactement ca. La preuve c'est que lorsqu'un depute fait defection et CHANGE DE PARTI comme ca arrive souvent aux US et UK et aussi en France je crois, IL RESTE DEPUTE.
Je clos le debat de mon cote. Si Marcel vit dans un monde parallel, c'est son droit. Mais ce n'est pas la realite que nous discutons ici.
Rédigé par : endofstory | 04 avril 2006 à 16:05
Le mouvement ne s'est pas joué que dans les AG. Les sondages ont aussi pesé. Mais plus encore les dissension au sein du gouvernement...
Rédigé par : Eric | 04 avril 2006 à 16:40
Une fois de plus, endofstory (nouvelle itération de "patouchalatchi", je présume), vous donnez dans l'attaque ad hominem en parlant de mondes parallèles dans lesquels je vivrais. Je ne vois pas bien ce que cela apporte « au débat », que vous semblez vivre avec une intensité (agressivité) toute particulière.
Le fait que lorsqu'un élu change de parti, cela ne lui retire pas son mandat n'est pas un argument. La Constitution ne dit pas que les élus sont censés représenter des partis ; mais la Nation. Donc le changement de parti n'est pas de nature à poser le moindre problème ; il n'est pas censé influer sur la capacité de l'élu à représenter la Nation. Le parti est un outil dans la démocratie, pas un fondement.
Je ne comprend pas le sens de votre première phrase.
Petit rappel :
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.
[...]
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. »
http://www.conseil-constitutionnel.fr/textes/constit.htm
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 05 avril 2006 à 03:51
1)Illegitimité des AG des facs?
Merci de se rapeller que le principe démocratique français des élections est le suivant: SEULS LES VOTANTS VOIENT LEURS VOIX COMPTER... si 50% des étudiants ne vont pas aux AG parce que le CPE ça ne les intéresse pas et qu'ils s'en foutent et preferent aller a la piscine, tant pis pour eux, il en sont doublement pénalisés par les evenements. Si la majorité des votants votent le bloccus alors il faut respecter la démocratie. Maintenant, si certains ne votent pas, c'est qu'ils acceptent la décision des autres: DONC Chirac avec ses 16% d'électeurs est donc bien plus illégitime que la grande majorité des AG, mais je ne vous entend pas en parler... pourquoi???
Par contre, tout a fait d'accord sur vos criteres de démocratie (majorité des votants, suffrage a buletin secret, et liberté de parole,etc) et je suis contre l'occupation des facs si un vote a buletin secret en AG le refuse (ce qui existe dans de nombreuses facs, rappelons le).
2) 1968 = 2006?
Je ne vois pas tres bien pourquoi votre génération veut faire ressembler ces greves a mai 1968... chirac n'est pas de gaulle (manque d integrité et de courage), le cout de nos destructions materielles n'atteint les 15% de ceux de mai 1968, les causes et les aboutissants sont ô combien différents... et nous n'avons pas l'espoir d'un monde ou on peut changer de boulot facilement; comme c'était le cas en mai 1968...
Bilan: mars 2006 est bien plus démocratique que mai 1968, bien moins dirigé par les syndicats que on ne veut bien le dire(les syndicats comme les partis sont dépassés par la mobilisation), la mobilisation est bien plus intergénérationnelle que en mai1968, la police moins violente, etc.
2006 n'est pas une redite de 1968, c est bien plus grave car l'espoir n'y est plus, et les politiques sont bien plus betes. dommage...
Rédigé par : un jeune, ni syndiqué (pro syndicats), ni sosfacbloquée(pro UMP) | 06 avril 2006 à 16:21
Bien sûr que les AG sont démocratiques, comme le précise Marcel Patoulachi. En effet, les AG sont ouvertes à tous, tout le monde y est le bienvenue. Les personnes qui ne s'y rendent pas choisissent, en toute conscience de cause, de donner leur vote à ceux qui y vont! Personnellement, je vais régulièrement à celle de mon université à Toulouse, université Paul Sabatier (sciences). Lorsqu'un pro-CPE parle, il est respecté, écouté... et vigoureusement contredit. Effectivement, il n'y a pas assez d'opposition dans les AG, mais, quoi! ils ont peur du débat...
D'autre part, en tant que pro-blocage, et anti-cpe, laissez moi vous dire que je suis en désaccord avec beaucoup de points du tract que vous publiez.
Finalement, arrêtez s'il vous plaît de comparer Mai 68 et Mars 2006. Ce sont deux mouvements qui n'ont absolument rien à voir. Je n'ai aucune envie de faire la même chose que mes ainées. En étant un peu provoc', je dirai que Mai 68 était une fausse révolution, elle a essentiellement changé les moeurs. Houellebecq le dit très bien dans son roman "Les particules élémentaire": Mai 68, c'était la libéralisation des moeurs, la mise des corps sur le marché de la séduction. Allez, vive l'économie des corps ;-)!
Rédigé par : Neuromancer | 06 avril 2006 à 17:28
Je suis étudiant à la Sorbonne, et je comprend que les non étudiants ai du mal à comprendre comment marchent les appels à la grève dans les facs.
Tout d'abord les seuls au courant de ces fameuses AG sont ceux qui les organisent... Des AG sont organisé souvent avec des temps de préavis d'au plus 24h, et souvent quelques heures, et on n'apprend cela que grace au un ou deux affiches mis dans des endroits stratégiques (couloirs bloqués, locaux des syndicats etc...) ce qui permet à ceux voulant defendre le CPE , ou meme s'opposer au blocage une grande possibilité d'y assister..
Trève d'ironie, ces AG sont une blague démocratique. Ni vont que ceux qui sont au courants, c'est à dire ceux qui veulent bloquer ou contester car ils les organisent (logiquement on n'organise pas d'AG pour défendre une mesure...). Ce sont donc une poigné d'étudiant et de non étudiants, car tout le monde vote meme ceux qui ne sont pas étudiants ( souvent meme exterieurs a la fac), qui prennent des décisions qui touchent tous les étudiants.Je ne parle meme pas du principe de vote à main levé, ce qui est très démocratique et empeche bien sur toute pression...
Le minimum pour qu'un vote soit """démocratique""" c'est que les gens soient informés de la préscence d'un vote.. C'est bete mais indipensable. Donc des votes à bulletin secret gérés par l'université peuvent etre un semblant de solution.
D'autres part, vu comment les médias couvrent l'événement, il semble qu'une majorité d'étudiants est contre le CPE ( à ce que je vois c'est le contraire, mais on ne peut l'affirmer sans vote correct), donc beaucoup se disent que si les étudiants sont contre, c'est qu'il y a une raison, donc ils ont tendance à s'y opposer, sans rien connaitre de la loi.
Je terminerais rapidement sur la propagande des syndicats étudiants sur le CPE qui rend le débat plutot une bataille rethorique et démagogique qu'une vrai réflexion de fond ( cf: les femmes enceintes pouvant être licenciées, la loi n'a pas été voté à l'assemblée etc...)
Car des que l'on accuse les syndicats et que l'on n'a pas un discours contre le CPE (personellement je ne sait pas si économiquement il aura une efficacité) on est accusé de communisme, euh pardon de fascisme .
Sur ce je vous dis good night and good luck ;)
ps: veuillez excuser les fautes d'orthographe....
Rédigé par : Ganesh | 06 avril 2006 à 19:59
Il ne faut pas oublier que la peine de mort à été aboli en France contre la majorité de l'opinion publique, qui le regrette aujourd'hui? Pour ma part je pense que la classe politique est plus a même de prendre des décisons qui vont dans l'interêt des français, ils représentent le peuple mais sont aussi au dessus de lui car ils connaissent mieux les dossiers et leurs répercutions. En bref, on est assez responsable pour élire nos reprèsentants mais pas assez pour prendre des décisions techniques.
"Comment la masse pourrait-elle conduire la cité dans le droit chemin?" disait Euripide, elle ne le peut pas, je regrette simplement que les politiques soient si frileux et les néo-révolutionnaires en tout genre si hardi...
J'espère être résté dans le poliquement correct!
PS: Mon frère (Enguerran Loos) fait son MBA à Columbia, je ne sais pas si il vous a comme professeur, mais si oui saluez le de ma part: ça le surprendra ;.) mais ne le tenez pas responsable de mes propos!
Bonne continuation pour le blog, c'est rare pour un "ancien" et particulièrement interressant.
Rédigé par : Loos Charles | 06 avril 2006 à 22:00
« Pour ma part je pense que la classe politique est plus a même de prendre des décisons qui vont dans l'interêt des français, ils représentent le peuple mais sont aussi au dessus de lui car ils connaissent mieux les dossiers et leurs répercutions »
Vous avez le droit d'avoir cet avis. Mais cet avis ne respecte aucunement les principes fondamentaux de la Vème République. Relisez-là, relisez aussi les textes du bloc de constitutionnalité, vous verrez que l'idée que les élus puissent être « au dessus du peuple » constitue un désaveux de la démocratie parfaitement illégitime.
Concernant la peine de mort, peu importe l'avis de chacun sur la question, on peut aussi penser que cela constitue une brèche dans l'exercice de la démocratie. Un référendum aurait été bienvenu. Quoi que l'on peut en même temps considérer qu'elle faisait partie du programme de Mitterrand et qu'elle était donc induite et validée par son élection.
On ne peut pas d'un coté se dire démocrate et de l'autre ne vouloir de la démocratie que lorsqu'elle est d'accord avec nous.
Si on raisonne ainsi, alors on doit dire que le CPE à toute légitimité et que sa contestation doit rester sans effet. Et on doit réécrire complètement le principe de souveraineté nationale de la Constitution de 1958, car alors ce ne sera plus un gouvernement par le peuple et pour le peuple, mais par une élite du peuple pour le peuple ; un peu comme dans un pays bolchévique. Et on n'aura plus de leçon de démocratie à donner au reste du monde.
Rédigé par : Marcel Patoulatchi | 07 avril 2006 à 09:37
"On ne peut pas d'un coté se dire démocrate et de l'autre ne vouloir de la démocratie que lorsqu'elle est d'accord avec nous"
Entièrement d'accord et je n'ai jamais dis ni pensé le contraire, après tout ce sont les règles du jeu.
Vous dites également: "ce ne sera plus un gouvernement par le peuple et pour le peuple, mais par une élite du peuple pour le peuple". Très juste mais ne pensez vous pas qu'il faudrait mettre cette tournure au présent? Notre général de brigade l'ayant voulu ainsi en créant l'ENA. Et pourtant ne sommes nous pas à mille années humaines du système bolchevique?
Je remarque une différence notable dans notre structure de pensée respective: je ne mets pas nos textes (à part peut-être les droits de l'Homme) dans le domaine du sacré. Maître Sarkozy alias le Karsheriseur pense d'ailleurs retravailler la constitution, le quinquennat faussant le jeu et certainement pour d'autres raisons plus personnelles, après tout on en est déjà a la 5ème alors pourquoi pas une 6ème (à rendre fou nos amis américains!).
J'ai repensé à ce que j'ai écrit plus haut et je me suis rappelé la loi Aubry qui est passée en force et a créée les problèmes que l'on connaît, en l'occurrence c'était une mauvaise loi mais on lui a donné sa chance, nos représentant l'ont allégé par la suite mais c'est un fait: ON LUI A DONNE SA CHANCE. Pourquoi ne l'a t'on pas fait pour la loi sur l'égalité des chances et son volet CPE? Mystère...
Je comprends bien que ma position est difficilement tenable face à des démocrates convaincus et expérimentés mais je m’interroge simplement sur une formule permettant de ne plus voir la colonne de Juillet et la statue de la République tagée, des écoles brûlées, des blocages d’université par une minorité souvent extérieure aux établissements, des dégradations et agressions, sans oublier les pertes économiques engendrées par ce genre de manifestations généralisées.
Rédigé par : Loos Charles | 20 avril 2006 à 10:26