Dans le climat de repliement sur soi qui semble caractériser ces derniers mois (en France, mais aussi aux Etats-Unis et dans d'autres pays), cet article de Jean Tirole dans l'Expansion est plus que bienvenu. Le grand lexicographe anglais Samuel Johnson disait :
Patriotism is the last refuge of a scoundrel.
Certes, c'était en avril 1775, et il visait les patriotes américains qui venaient de tirer les premiers coups de feu de leur guerre d'indépendance. (Il était très constant à cet égard, témoin, en 1769 : "Sir, they are
a race of convicts, and ought to be thankful for any thing we allow them short
of hanging."). Mais sur le fond et en matière économique, il n'avait pas forcément tort, au-delà du terme précis qu'il employait. Comme Tirole l'explique très bien, les OPA sur des entreprises francaises sont plus motivées par le sentiment qu'elles pourraient être mieux gérées que par un complot anti-francais. Si vraiment on veut les rendre plus rares, il vaut mieux s'attaquer à la cause (le gouvernment d'entreprise) qu'au symptôme.
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