Je vous signale ce billet de mon collègue Pierre-André Chiappori sur Débat2007, un blog créé autour de Michel Pébereau par l'Institut de l'Entreprise. Les commentaires sont aussi à lire...:-)
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Plutot d'accord...avec les commentaires...
Si les chercheurs partent de France ce n'est pas pour les salaires (le chercheur n'aime pas l'argent ;-)) mais :
1. Car il n'y a pas d'argent pour le payer, meme faiblement.
2. Quand il y a de l'argent pour le payer, il n'y en a pas pour payer ses recherches.
Rédigé par : Scope | 29 mars 2006 à 10:44
Mmmh... si j´étais (encore) un jeune économiste francais, avec un PhD tout frais des Etats-Unis et
* une offre d'une bonne université américaine à 90 000 dollars par an, avec des "benefits" très confortables
* la perspective de rentrer en France à 1 500 euros par mois,
je pense que la différence compterait (ainsi que d'autres facteurs, bien sûr, qui ne vont pas tous dans le même sens). C'est cette comparaison qui nous fait le plus de mal.
Rédigé par : Bernard Salanié | 29 mars 2006 à 11:03
disons plutot 110k $ avec le summer salary ;) pr un jeune economiste...
la tribune de PAC est problematique car il se focalise un peu sur les seniors.
Rédigé par : luc | 30 mars 2006 à 00:57
Il faut croire que l'esprit est different chez les economistes :-o
Peut etre que les ressources necessaires pour conduire une recherche de qualite - ou non d'ailleurs - en economie sont beaucoup moins importantes que celles necessaires en biologie, par exemple.
En France tres tres peu de laboratoires sont capables de rivaliser avec les laboratoires Anglo saxons pour ce qui est de "l'assistance technique" (techniciens mais aussi plateformes techniques ou sont sous traitees des aspects "laborieux" de la recherche). Les chercheurs Francais se retrouvent a faire un travail de technicien et ne font donc plus le travail pour lequel ils sont payes.
Une autre facon de la voir est de dire qu'ils sont donc payes a une juste remuneration, le salaire d'un chercheur Francais etant celui d'un Technicien Britannique, par exemple...
Tout ca pour dire que c'est l'organisation de la recherche en France qui est problematique.
Rédigé par : Scope | 30 mars 2006 à 05:02
Il y a bien longtemps, un collègue étudiant américain m'expliquait qu'il aurait probablement plus d'un million de francs de dettes à la fin de ses études (d'avocat, après des études en biotech et en français menées de front pour faire des économies)
Est-ce que le salaires des jeunes diplômés aux USa tient compte du fait que les étudiants aux USA doivent financer considérablement leurs études ?
Si oui, il est intéressant de constater que les employeurs américains pourraient certainement baisser les salaires proposés aux jeunes diplômés s'ils acceptaient de recruter essentiellement des diplômés étrangers, qui ont normalement moins de dettes à gérer à la fin de leurs études.
Rédigé par : Flaff | 30 mars 2006 à 12:53
Un million de francs=150 000 dollars=12 000 dollars a rembourser chaque annee, disons. C'est beaucoup, ou c'est peu, en fonction du supplement de salaire que cela procure. Le "rendement prive de l'education" est suffisamment eleve ici pour quer le jeu en vaille largement la chandelle (en moyenne bien sur). La question plus delicate est celle des "contraintes de credit" : quid des etudiants dont le profil les rend trop risques aux yeux des banques pour qu'elles financent leurs etudes. Leur impact reel est tres debattu. Actuellement, 40% des etudiants undergraduate sont au moins en partie finances par des aides dans les grandes universites.
En tout etat de cause, les thesards (les bons en tout cas) sont integralement finances par l'Universite et/ou des "grants" divers et varies ici. On n'entend pas parler de dettes a la sortie d'un PhD d'economie...
Rédigé par : Bernard Salanié | 30 mars 2006 à 14:48
Merci pour votre très intéressante réponse, qui fournit des éléments originaux pour découvrir d'éventuelles pistes de financement de l'ascenseur social.
Question subsidiaire : à quels critères fait donc confiance une banque dont le métier premier est la finance pour choisir de financer ou non un étudiant ? a-t-elle confiance en l'évaluation des perspectives d'avenir d'un étudiant faite par les enseignants d'université ? Finance-t-elle ses prorpes évaluations ? Qu'est-ce qui fait, dans ce cas, que le système ne se biaise pas avec le temps, c'est à dire, que l'un ou l'autre des acteurs (la banque, les enseignants, l'université, tel groupe d'étudiants) ne détourne pas le système à son profit et se faisant le brise ?
Rédigé par : Flaff | 30 mars 2006 à 15:18
"En tout etat de cause, les thesards (les bons en tout cas) sont integralement finances par l'Universite et/ou des "grants" divers et varies ici. On n'entend pas parler de dettes a la sortie d'un PhD d'economie..."
Bien sûr. Même pour les PhD en littérature française (c'est dire). Mais les grosses dettes sont héritées du college. [Donnée purement empirique de mon expérience à moi qui m'est propre, aucune statistique à l'appui :-) ]
Rédigé par : cardamome | 01 avril 2006 à 07:08
Intéressantes précisions apportées par PA Chiappori suite aux réactions à son papier :
http://www.debat2007.fr/blog/index.php?2006/04/04/31-les-universitaires-francais-sont-ils-sous-payes-suite
Rédigé par : pikachu | 04 avril 2006 à 08:40