Comme chacun sait, l'opposition majoritaire des peuples de nombreux pays membres à l'accession de la Turquie dans l'Union Européenne la rend impraticable dans les quelques années à venir---à moins évidemment d'un bouleversement politique majeur. Mais même en faisant abstraction de ces difficultés politiques, les négociations sur la mise en conformité du droit truc aux 80 000 pages de "l'acquis communautaire" risquent de faire apparaître les âpres discussions avec les pays ex-soviétisés comme une douce plaisanterie. Cet article du Center for European Reform explique bien pourquoi : sur de nombreux sujets, il faudra consentir des délais d'adaptation importants à la Turquie (au risque de renforcer l'opposition des membres actuels) ou lui demander de nouveaux efforts d'ajustement (ce qui réduira l'enthousiasme déjà vacillant du peuple turc). La porte est décidément bien étroite...
la "sublime porte" est en effet étroite
à ouvertures épisodiques
à incompréhension médiatique
à confusions chroniques
Rédigé par : François | 30 novembre 2005 à 09:04
Le problème de l'adhésion de la Turquie est en général mal posé, et dépend en fait de la vision qu'on se fait de l'Europe.
Si l'Europe est ce grand marché intérieur, alors l'intégration de la Turquie est parfaitement cohérente.
Si l'Europe a une ambition d'intégration sociale et politique, alors inclure la Turquie est le meilleur moyen que cette ambition ne se matérialise jamais. Déjà dans la configuration actuelle, on en est à des années lumières.
Ce n'est pas un hasard si la Grande-Bretagne est un chaud partisan du processus turc. Comme elle l'était d'ailleurs de l'intégration des ex pays de l'Est. Plus le machin est gros, plus on sera contraint de se limiter aux sujets économiques.
Rédigé par : Jean-Baptiste Rudelle | 04 décembre 2005 à 12:23