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En exergue :

  • Frank Ramsey, "Truth and Probability" (1926)
    The highest ideal would be always to have a true opinion and be certain of it; but this ideal is more suited to God than to man.
  • Jules Bertaut, "1848 et la Seconde République" (1937)
    L'enthousiasme est pour rien chez nous : aussi les Français, peuple avare par excellence, le répandent-ils avec une générosité qui n'a d''egale que leur versatilité.
  • Turgot, lettre à Du Pont (1773)
    C’est au public lisant et réfléchissant qu’il faut parler, c’est à lui qu’il faut plaire, lui et lui seul qu’il faut persuader ; toutes les flagorneries aux gens en place, tous les petits détours dont en s’enveloppe pour ne pas les choquer sont une perte de temps écartant du vrai but et ne réussissant même pas à faire sur eux l’impression qu’on s’est proposée.

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Commentaires

Xavier

en lien avec votre article sur le Conseil, on peut lire l'interview interessante de Frederic Jenny dans le Monde d'hier, qui constate que les risques de sanctions pénales pour des ententes sont malheureusement tres faibles, alors meme qu'il s'agit des des atteintes a la concurrence les plus claires et qu'elle sont inadmissibles en dehors meme de toutes considérations économiques.

J

Dis moin oncle Bernard, un ministre de l'économie soupconné d'entente, ca serait possible chez toi ???

Thibaud

Voici un extrait du Monde (à peine plus vieux mais malheureusement la verison intégrale est réservée aux abonnés!!) qui semble montrer que l'on peut toujours détourner $xxx et ne payer plus tard qu'environ 20% des sommes "dérobées":
"LE GROUPE américain KPMG, l'un des quatre plus gros cabinets d'expertise comptable aux Etats-Unis, a accepté, lundi 29 août, de payer 456 millions de dollars d'amende (373 millions d'euros) au gouvernement américain alors qu'il est accusé par la justice d'avoir facilité l'évasion fiscale de certains de ses clients entre 1996 et 2002. Environ 11 milliards de dollars de revenus dissimulés auraient dû être imposés et générer 2,5 milliards de dollars d'impôts, selon les chiffres de l'accusation. KPMG, qui a reconnu avoir enfreint la loi, a préféré payer en échange du classement du dossier au 31 décembre 2006."

Mais il est vrai qu'il y a un gros effort à faire en Europe pour sanctionner les dirigeants (pénalement).

Le Biez

Sans rapport avec votre post, je viens de lire dans les Echos d'aujourd'hui une tribune d'Henri Guaino (ancien commisaire au plan) qui affirme que la France ne vit pas au-dessus de ses moyens. Pour lui, l'endettement important de l'état est compensé par le faible endettement des ménages, et que si on fait le total, la France est plutôt bien classée (mieux que le Canada ou la Suède par exemple). Selon lui, un pays qui vit au-dessus de ses moyens est un pays dont le taux d'épargne domestique est négatif, ce qui n'est pas le cas de la France (19%), il n'y a que le Portugal, parmi les pays de l'OCDE, qui vivrait au-dessus de ses moyens.
Qu'en pensez-vous ? Je dois avouer que c'est la première fois que j'entends ce type de propos, on est plutôt habitué aux analyses alarmistes sur l'état des finances en France.

NYU

Est-ce l'argent qui corrompt les gens, ou est-ce les gens qui corrompent cet admirable instrument qu'est l'argent? Qqch me dit que la 2e reponse est la vraie...

Bernard Salanie

* J : oncle Bernard, c'est un autre économiste je crois, nettement + célèbre que moi.
* Thibaud : KPMG n'avait pas à proprement parler détourné de l'argent, juste couvert les turpitudes de ses clients. Ce n'est pas bien non plus, mais il est difficile dans ce cas de rapprocher l'amende du bénéfice attendu du délit, comme dirait Gary.
* Vincent : je vois que vous aimez toujours vous perdre dans les grands espaces. "La France vit au-dessus de ses moyens" est une formule politicienne qui n'a pas grand sens, par quelque bout qu'on la prenne. Guaino a raison de souligner que l'épargne d'un pays est la somme de l'épargne de ses ménages (traditionnellement beaucoup + élevée en France qu'aux US ou au Royaume-Uni, moins qu'en Italie en revanche), de l'épargne des entreprises (les profits, en très très gros) et de l'épargne des administrations publiques. Depuis une dizaine d'années, la France épargne plus qu'elle n'investit (la différence se mesure à l'excédent de notre balance des paiements courants). Est-ce signe que nous sommes en bonne ou en mauvaise santé ? Je tends à penser que l'anomie de l'investissement des entreprises devient très préoccupante ; là où Guaino voit une épargne florissante (c'est vrai, mais elle s'investit aussi à l'étranger), je vois un investissemnt franchement anémique.

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