Le nom au référendum a des répercussions diverses. Pour l'instant, pas de signe de la catastrophe annoncée (entre autres par nombre de mes amis). En revanche, la politique française continue à démontrer sa capacité à engendrer des combats de Titans. D'après le Figaro de ce matin, une lutte acharnée s'est engagée autour du candidat qui sera soutenu par Attac : José Bové ou Jacques Nikonoff ?
Beaucoup plus sérieuses sont les répercussions potentielles pour l'intégration au sein de l'UE des pays ex-socialistes. Michael Emerson fait le point dans cette note du Center for European Policy Studies. Pour la résumer :
- l'adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie ne devrait pas poser de problèmes, notamment parce que la ratification se fera par voie parlementaire (ouf !).
- le cas de la Turquie est beaucoup plus épineux ; on voit d'ailleurs déjà Villepin et al. rajouter condition sur condition en espérant que ce problème leur survive ;
- les pays de l'ex-Union Soviétique (Ukraine, Géorgie) présentent le plus de risques. La Russie a graduellement perdu son influence sur eux, comme leurs mini-révolutions récentes l'ont clairement montré. Ils peuvent certes s'appuyer sur les Etats-Unis ; mais nous pouvons leur fournir un appui économique (notamment par les échanges commerciaux) afin d'éviter qu'ils ne retombent sous le joug russe. La construction européenne a contribué à la paix et à la démocratie en Europe de l'Ouest (cause ou symptôme ? je n'en ai jamais été très sûr, mais passons) ; maintenant, c'est vers l'Est qu'il faut se tourner.
En ce qui concerne ces deux derniers problèmes, comme d'ailleurs plus généralement face aux difficultés de gouvernance de l'UE, la solution passe clairement par des accords spécifiques, dans leur application géographique comme dans leurs objectifs. C'est l'Europe à plusieurs vitesses que la France voulait (au moins dans son discours) tant éviter ? Tant pis ; il ne reste plus d'autre voie depuis le 29 mai---et je trouve cela très bien, figurez-vous.
"Le nom au référendum (...)"
Je vous signale que j'ai le monopole des coquilles orthographiques :-)
Rédigé par : Antoine belgodere | 05 août 2005 à 17:47
B. Salanie: "maintenant, c'est vers l'Est qu'il faut se tourner."
J'ai une question con (nous dirons naïve): et les pays du sud ? Algérie, Maroc et Tunisie ?
Ne se trouvent-ils pas dans une situation similaire aux pays du caucase vis-à-vis de l'Europe ?
Rédigé par : vieux_schnock | 06 août 2005 à 10:48
Les pays du Maghreb ont depuis longtemps des accords d'association avec l'Union Européenne (comme d'autres, Israël par exemple, ou la Norvège qui n'a jamais voulu être membre de l'UE à part entière).
Rédigé par : Bernard Salanié | 07 août 2005 à 12:46