Il y a plusieurs facons de construire ce genre de classement. Le site EconPhD rankings, signalé dans un commentaire sur un post précédent,
compte les publications (pondérés par leur qualité) sur les années
1993-2003 des chercheurs qui appartiennent aujourd'hui (? ce n'est pas
clair) à ces départements. Un tel classement a évidemment une forte
inertie. Le journal US News and World Report interroge, lui,
les "senior faculty" eux-même et agrège leurs classements (que Ken
Arrow lui pardonne !). La dernière enquête---republiée sournoisement
ces jours-ci--- date de l'automne 2004 et n'est donc pas toute fraiche.
En voici un résumé, sans commentaire, si ce n'est pour rappeler que
chacun sait dans la profession qui monte et qui descend... et qu'un étudiant ferait mieux d'interroger ses enseignants.
Mais tout ceci est sans grande importance ; la seule chose qui compte vraiment aujourd'hui, c'est que l'opération de Vincent s'est bien passée !
Je suis pour le moment en début de thèse à Toulouse. Ces classements montrent bien la rapidité à laquelle les départements d'économie peuvent monter et descendre. On voit bien qu'en France à part Toulouse aujourd'hui c'est un peu le désert.
Aujourd'hui Toulouse marche bien mais qu'en sera-t-il dans quelques années? Ca sera difficile de trouver encore des Tirole et des Laffont qui veulent revenir en France dans les conditions actuelles. C'est étonnant comment le département a pu devenir si performant en peu de temps dans le contexte de l'université francaise. Cela s'est passé plus grace a la volontés de personnalités exceptionnelles (Laffont au départ) que grace aux atouts du systeme francais.
Si rien ne change dans l'organisation de la recherche, et vraisemblablement rien ne changera, l'experience Toulouse finira tot ou tard et les meilleurs chercheurs francais en économie seront vraiment tous cette fois aux Etats Unis sans exceptions.
Rédigé par : Steve | 31 août 2005 à 02:52
La réussite de Toulouse vient du fait que ce groupe s'appuie très peu sur "le système francais" et vit essentiellement de ressources extérieures. Mais je suis plus optimiste que vous sur la poursuite de l'expérience (en un sens, c'est plus facile en province parce que la vie y est beaucoup moins chère---logement notamment).
Rédigé par : Bernard Salanie | 31 août 2005 à 11:30
J'apprécie beucoup le blog de bernard salanié,
intéressant, varié, intelligent pour sûr,
aussi stimulant que son livre sur l'économie sans tabou.
Le voyage à New York ajoute une touche personnelle
amusante.
Sur le classement des universités vous avez pointé les biais liés à la langue anglaise, à une analyse tournée vers la recherche des résultats, etc...
Qui sont ces juges autoproclamés des universités, quelle crédibilité autre que celle qu'ils se donnent dans les médias?
J'ai l'impression qu'il y aurait un vrai créneau pour une université s'un pays neutre, réputé pour sa rigueur, multiculturel, hébergeant les siéges sociaux de grandes multinationales, une université Suisse par exemple,
pour développer une vraie méthode d'évaluation et de classement des enseignements supérieurs en économie...
C'est un appel à plus de rigueur dans ces classements, qui ont tout de même un impact médiatique impressionnant.
Rédigé par : François | 07 septembre 2005 à 12:28