* en cherchant les tarifs de la poste (US Mail) dans ce tableau incompréhensible, j'ai tout de même apprécié la note 4, qui indique : "France: includes Corsica and Monaco". Pour la Corse, c'est rassurant ; mais c'est un peu inquiétant pour le régime fiscal des monégasques...
* à Columbia University (7e université au monde, d'après le classement annuel de l'université Jiao Tong de Shanghaï ; à noter en passant l'affligeant article du Monde qui parle de "performances mitigées" des universités francaises----faut-il quíls aient peur de prendre leur lectorat à rebrousse-poil...), il y a une curieuse coexistence de très grande flexibilité, essentiellement dans la gestion interne des départements, et de grandes rigidités dès qu'on en sort. Si on veut faire installer des étagères dans un bureau, par exemple, il s'agit d'abord de les financer. Si on reste raisonnable, c'est le département qui paie ; sinon, il faut rallonger sur ses propres "fonds de recherche". On peut donc acheter à peu près ce que l'on veut, même si passer par les fournisseurs de l'université est moins coûteux. C'est ensuite que les choses se compliquent : les différents corps de métiers présents à Columbia sont régis par des règles syndicales amusantes (et bien sûr, les syndicats hurlent dès qu'on fait appel à des entreprises extérieures). Celui qui coupe les étagères aux bonnes dimensions, par exemple, ne les installe pas, et vice-versa. (Compte tenu de la disponibilité d'une main-d'oeuvre étudiante abondante et très désireuse d'arrondir ses fins de mois,il y a évidemment de solutions plus simples...).
* dans mon luxueux immeuble, j'ai compté au moins sept doormen, janitors, handymen, etc. Là aussi, pas question qu'un janitor emporte un carton vide, par exemple. S'y ajoute la crainte universelle des procès : il a fallu que j'insiste pour qu'on me prête un marteau ; le risque que je me blesse et poursuive l'entreprise qui gère l'immeuble étant trop grand, l'accord du deputy superintendent a été nécessaire. Là encore, les étudiants font moins d'histoires, heureusement...
Aller jusqu'aux USA pour faire du bricolage… ;-)
"(Compte tenu de la disponibilité d'une main-d'oeuvre étudiante abondante et très désireuse d'arrondir ses fins de mois,il y a évidemment de solutions plus simples...)"
Dieu (et les directeurs d'université) vous entendent !
Le classement mondial est un classement parmi d'autres :
http://phnk.com/blog/?2005/08/22/272
Rédigé par : François | 28 août 2005 à 05:32
Au sujet du classement des universités...
L'ENS Ulm est 93e derrière L'Université de Strasbourg; l'X est dans les 200-300, les Mines de Paris dans les 300-400, aucune trace d'HEC... Hmmm, quelque chose me dit que les critères de classement ratent quelque chose.
Je vérifie : http://ed.sjtu.edu.cn/rank/2005/ARWU2005Methodology.htm
10% - Prix Nobels et médailles Field des alumni;
20% - Prix Nobels et médailles Field du staff;
20% - Chercheurs cités dans la littérature;
20% - Publications dans Nature et Science;
20% - Publications dans d'autres journaux;
10% - Un critère de taille pour favoriser les petits.
Ceci appelle 2 commentaires : On mesure beaucoup plus la qualité (ou la renommée) du staff que celle de l'éducation. On mesure les qualités du staff à l'aune de sa contribution en recherche. En gros, c'est beaucoup plus un classement des "research facilities" que des universités. Sauf qu'on ne prend que les "research facilities" qui accueillent des étudiants.
Ce classement est parfaitement adapté au système d'éducation Anglo-Saxon (international) où recherche et éducation sont réalisés dans les mêmes institutions. En France, on ne fait bien sur rien comme les autres. On a des centres de recherche publics de très haut niveau (Inserm, Leti...) mais qui ne font pas d'enseignement, donc ils n'apparaissent pas dans le classement. On a des centres d'éducation de très haut niveau (aka grandes écoles : Ulm, X, HEC...) mais qui font très peu de recherche, donc sont mal classés. Et on a des "universités mixtes" (éducation et recherche) qui ne drainent généralement pas les meilleurs chercheurs ou étudiants, donc ne sortent pas très bien classées.
Je m'empresse d'ajouter que le "généralement" de la phrase qui précède doit s'entendre en un sens très... général. Il y a bien sur d'excellents étudiants et chercheurs dans les facs françaises. La différence avec leurs homologues Anglo-Saxonnes est qu'elles sont en compétition avec les grandes écoles pour attirer les étudiants et avec les grands centres de recherche publique pour attirer les chercheurs.
Les résultats de cette étude méritent mieux que le "c'est pas si mal" du Monde ou les sempiternels "on est vraiment trop nuls" défaitistes. Ce qu'il nous rappelle, en définitive, c'est qu'une fois de plus nous ne faisons pas comme les autres. Cela entraîne, à mon sens, 2 questions.
La question du fond. Quel système est le plus efficace? Y a-t-il des bonnes idées à prendre chez les autres?
La question de la forme. De telles études ont un impact marketing désastreux pour le système Français et ses institutions. On devrait peut-être envisager de fusionner (ne serait-ce que facialement) des grandes écoles et des labos.
Rédigé par : Xavier | 29 août 2005 à 06:10
Xavier : en principe, les universités devaient faire à la fois de l'enseignement et de la recherche. Par ailleurs, de très nombreux labos du CNRS (qui n'apparaît effectivement pas dans ce classement) sont en fait mixtes universités-CNRS, et les chercheurs doivent mentionner leurs deux tutelles dans leurs publications, si bien que ce classement doit le refléter. De même, les diplômés des grandes écoles qui entament une thèse sont souvent rattachés à une université---il est vrai que dans leur cas, ils ont des "outside options" qui les détournent souvent d'une carrière dans la recherche, en France tout au moins. Ulm, l'X, tout cela est fort bien, mais ce sont des effectifs minuscules... dans l'ensemble, ce classement est certes imparfait, mais je crains quíl ne donne une image assez réaliste des choses.
En ce qui concerne une alternative possible, je n'ai pas de Plan Global de Réforme à offrir ; mais voici un texte intéressant :
http://bsalanie.blogs.com/economie_sans_tabou/2005/07/lenseignement_s.html
Rédigé par : Bernard Salanie | 29 août 2005 à 10:59
sur le classement des universités en économie, il y a le site :
http://www.econphd.net/rankings.htm
c'est plutôt intéressant et détaillée par sous disciplines (macro, micro,...)
ce qui m'a le plus marqué c'est l'université de toulouse qui est systématiquement classée loin loin devant les universités parisiennes et les grandes écoles.
né pas très loin de toulouse, je suis parti à paris pour une grande école en stat/eco et me rends maintenant compte que j'aurais tout aussi bien fait de rester à côté de chez-moi. imperfections de l'information quant tu nous tiens....
Rédigé par : OW | 30 août 2005 à 13:05