Bonne question (qui est d'actualité puisque France Télévisions a un nouveau président en la personne de Patrick de Carolis). Il peut y avoir plusieurs raisons---je ne parle que des raisons avouables---de maintenir un service public télévisuel :
- "les programmes des télévisions privées sont consternants". Certes. Faire fonctionner une chaîne de télévision suppose des coûts fixes importants (j'entends par "coûts fixes" des coûts qui sont indépendants du nombre de spectateurs). Même dans un univers câblé où chaque téléspectateur décide à quelles chaînes il veut s'abonner, celles qui s'adressent à un public trop restreint risquent de ne pas pouvoir amortir leurs coûts fixes. [Pour les aficionados : en termes microéconomiques, tout équilibre reste optimal (premier théorème fondamental du bien-être) ; mais il peut ne pas exister d'équilibre, parce que les coûts fixes créent une discontinuité de l'offre qui rend l'intersection avec la demande aléatoire quand celle-ci est faible]. Ce peut être le cas de chaînes destinées aux fans d'opéra comme aux philatélistes. On peut alors justifier une intervention gouvernementale destinée à stimuler la demande ou l'offre, par exemple en remboursant au diffuseur une partie de ses coûts fixes ou en subventionnant l'abonnement. Cet argument est renforcé si l'Etat, comme c'est le cas en France, pense qu'il est de son devoir de subventionner la culture. Sur le plan redistributif, c'est discutable : les fans d'opéra sont rarement des prolétaires, et ils sont bien capables de payer pour une chaîne qui satisferait leurs préférences élitistes (que je partage !). L'expérience américaine (ou d'ailleurs française depuis quelques années) suggère aussi qu'on peut parfaitement opérer une chaîne privée rentable qui ne passe que des documentaires, ou des films classiques, ou des émissions historiques. En tout état de cause, tout cela nous laisse encore bien loin d'un "service public audiovisuel" tel qu'il existe en France, avec ses coupures publicitaires et ses programmes qui ne diffèrent apparemment de ceux des chaînes privées que par le refus de la téléréalité.
- "Laisser la diffusion des informations au secteur privé menacerait gravement la démocratie". Ceux qui ont mon âge se souviennent des débats enflammés autour du "papivore" Hersant et des lois limitant la concentration dans la presse. Tout ceci semble bien dépassé aujourd'hui : la prolifération d'Internet dans les foyers (d'après l'ARCEP, on compte aujourd'hui 12 millions d'abonnés Internet privés, dont la moitié à haut débit ; et la "'fracture sociale Internet" se réduit rapidement) fait que la plupart des Français ont ou auront bientôt accès à des centaines de sources d'informations à coût très réduit. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour les journalistes, évidemment ; mais il semble clair que les menaces de monopole sur l'information, d'où qu'il vienne, sont écartées pour l'avenir prévisible. En bon libéral, je m'inquiéterais plutôt des scandaleuses compromissions de certains journalistes de France Télévisions avec le pouvoir. Je croyais qu'on avait touché le fond un certain 14 juillet lorsque le président Mitterrand choisit pour l'interviewer par Christine Ockrent, compagne de son ministre Bernard Kouchner, et Anne Sinclair, compagne de son ministre Dominique Strauss-Kahn. Anne Sinclair avait apparemment retenu la leçon en quittant "7 sur 7" (diffusé par une chaîne privée !) lorque DSK est devenu ministre des finances en 1997. Mais le journal de France 2 est maintenant présenté par Béatrice Schoenberg, compagne du ministre Jean-Louis Borloo (si elle l'est encore ; mon abonnement à Gala a expiré)... Les journalistes et les hommes politiques ont parfaitement le droit d'avoir des relations amoureuses ; mais faut-il vraiment que les informations du service public télévisuel soient présentées par la compagne d'un ministre ? Ne peut-elle trouver un autre emploi ? Et voici que parmi tous les candidats possibles au poste de président de France Télévisions, on choisit un journaliste sans aucune expérience de gestionnaire, mais qui a une qualité indéniable : il a rédigé une hagiographie de Bernadette Chirac. Quand je raconte ces histoires à l'étranger, personne ne veut me croire. Imagine-t-on Dan Rather en amant d'Hilary Clinton ?
Bonjour,
juste un tout petit commentaire à la lecure du blog : les programmes de FT ne se résument pas à ceux de france 2 et les chaînes F3, F5 et arte qu'on mettra volontier dans le lot des subventionnées
rejoignent sans doute la catégorie des coûts fixes trop élevés relativement à la demande, pour des programmes qui ont une vertu de politique publique . De plus, je trouve discutable de proposer internet comme accès à l'information parfaitement substituable à la télvision : on n'est plus seulement recepteur et on choisi l'information qui nous plait...
Rédigé par : Axel Cabrol | 09 juillet 2005 à 05:50
Les programmes des télévisions privées sont effectivement consternants. Quant M Lelay déclare que son métier c'est de vendre du temps de cerveau disponible à des annonceurs et donc de préparer les cerveaux de ses téléspectateurs à recevoir des messages publicitaires, il nous en donne la cause profonde.
A cet égard, ce qui me choque c’est moins le cynisme affiché par le personnage que son projet avoué de décervelage.
Ceux qui ont votre âge se souviendront également des engagements pris par le groupe Bouygues sur le « mieux-disant culturel » devant les autorités de l’époque, qu’il faudrait comparer à la réalité des programmes de cette chaîne : bêtise, médiocrité, vulgarité, mercantilisme, … Faut-il rappeler que la direction de l’antenne de cette chaîne a un jour coupé la parole d’un prix Nobel pour diffuser la pub précédent le coup d’envoi d’un match de football ?
Cela dit ce genre d’incident ne risque plus de se reproduire puisque les journaux télévisés sont désormais exclusivement aux faits divers et à la rubrique people.
Malheureusement il faut bien avouer que la médiocrité plait et que TF1 réalise depuis de nombreuses années les meilleures audiences jour après-jour. France 2 et France 3 n’ont pas su trouver d’autre stratégie que de « coller » au leader pour ne pas se trouver marginalisées.
Que faut-il mettre en cause : La concurrence qui aboutit au nivellement par le bas, à l’intrusion du divertissement dans tous les autres genres (le documentaire, le politique, l’information) et à la généralisation de la télé-réalité ?
Ou le public qui plébiscite la culture dans les sondages et se comporte tout autrement ?
La démocratie est un formidable pari sur l’intelligence. Donner une voix à chaque citoyen, donc impliquer le plus grand nombre dans les décisions impose de donner à chacun l’accès à l’éducation et l’information nécessaire pour maintenir un débat démocratique de qualité.
Il est donc déraisonnable de considérer l’éducation et l’information comme de simples marchandises, et puisque nous parlons de l’information, il y a donc lieu de s’inquiéter du rôle qu’y jouent les marchands de « temps de cerveau disponible »
Pour ma part, je poserais plutôt la question inverse : avons-nous réellement besoin de télévisions généralistes privées ?
PS : les liens incestueux entre les journalistes politiques et la classe politique que vous évoquez ne concernent pas uniquement la télévision publique. Tous les media sont concernés.
Rédigé par : yannick | 09 juillet 2005 à 08:58
J'ai longtemps pensé qu'une télévision publique était une gaspillage. Je reviens progressivement sur cette idée, pour des raisons que j'expliquerait économiquement de la facon suivante :
1 - On attend de la télé un mix de divertissement et d'information
2 - L'équilibre de marché pousse au financement par la pub
3 - On sait faire du bon divertissement (dans le sens "qui plait au public") avec de la pub dedans (certains allant meme jusqu'à regarder des emissions sur les meilleures pubs), mais pas de la bonne info
4 - La transparence, notamment sur les pratiques économiques, est essentielle à la démocratie. Je n'ai qu'une confiance limitée sur une télévision privée pour la diffuser : voyez par exemple comment les analystes financiers "privés" ont soutenu une bulle à laquelle il ne croyait pas, uniquement en raison des flux financiers dont ils bénéficiaient
5 - En revanche je ne crois toujours pas à l'idée que le "bon divertissement" doive etre sans pub. Et ceux qui préferent l'opéra aux emissions de patrick sebastien entrecoupées de pub ont, pour la plupart, les moyens de ses les payer sans les faire financer par le contribuable moyen (qui gagne 2000 euros par mois).
V
Rédigé par : Mouaif | 09 juillet 2005 à 12:29
J'ajouterais que toute la difficulté est d'avoir une télé qui ne soit ni otage du grand capital (cas d'un TV privée) ni du gouvernement (cas de l'ORTF). A cet égard, le systeme actuel du CSA semble une bonne chose (meme si elle pose la question des nominations au CSA !).
V
Rédigé par : Mouaif | 09 juillet 2005 à 12:31
Quelques réponses à ces commentaires :
* Axel : en dehors de l'information régionale, les programmes de France 3 me semblent assez proches de ceux de France 2. Ceux de France 5/Arte (y compris dans leur aspect parfois un peu cuistre) corespondent effectivement mieux à ce que peut faire une chaine publique (type PBS aux Etats-Unis).
* on peut toujours dire "l'information n'est pas une marchandise". Bien sûr, et les services d'un architecte ou d'un comptable non plus. Ce qui importe, c'est de cerner les particularités d'un service pour aller au-delà de ces déclarations de principe. Les cahiers des charges des télévisions privées les obligent à faire de l'information, non ? Et en plus c'est très rentable, puisque les tranches de pub les plus chères sont avant et après.
* le pluralisme dans l'information est une nécessité vitale. Mais dans un système où elle est d'origine privée (ce qui est après tout le cas pour la presse écrite), le pluralisme est assuré (au minimum) par le fait que les propriétaires de journaux ont des idées très différentes les uns des autres. Allez dans un kiosque à New York et vous verrez qu'il y a un choix de journaux extrêmement large sur le plan politique. Et, encore une fois, Internet conduit à une chute vertigineuse des coûts fixes qui ne peut qu'accroître le pluralisme en ce domaine.
Rédigé par : Bernard Salanié | 09 juillet 2005 à 15:56
"les services d'un architecte ou d'un comptable non plus", reconnaissez que les enjeux ne sont pas les mêmes.
Oui certes, l'information est un service et pas un bien matériel. Merci pour cette utile précision, il fallait bien un blog pour cela.
Rédigé par : yannick | 10 juillet 2005 à 14:55
Arrêtez de dire que l'info, la culture, etc... ne sont pas des produits comme les autres: ça ne veut rien dire!
Les livres ne sont pas non plus des produits comme les autres, et pourtant c'est un secteur économique 100% privé où la pluralité et la liberté d'expression me semblent parfaitement respectées.
La presse est aussi 100% privée et tout à fait pluraliste!
Rédigé par : etienne | 10 juillet 2005 à 18:13
Cher Bernard,
A propos de ton
« le pluralisme dans l'information est une nécessité vitale. Mais dans un système où elle est d'origine privée (ce qui est après tout le cas pour la presse écrite), le pluralisme est assuré (au minimum) par le fait que les propriétaires de journaux ont des idées très différentes les uns des autres. Allez dans un kiosque à New York et vous verrez qu'il y a un choix de journaux extrêmement large sur le plan politique. Et, encore une fois, Internet conduit à une chute vertigineuse des coûts fixes qui ne peut qu'accroître le pluralisme en ce domaine. »
Je crois pour ma part que le bien « information », a fortiori sur Internet présente toutes les caractéristiques d’un bien dont l’acheteur ne connaît la qualité (ne l’occurrence la qualité des sources) que de façon statistique. Ne crois-tu pas que l’on se retrouve dans un cas analogue à celui de « Lemons » proposé par le célébrissime article d’Akerlof (1970) dont je cite ici l’introduction :
"There are many markets in which buyers use some market statistics to judge the quality of prospective purchases. In this case, there is incentive for sellers to market poor quality merchandise since the returns for good quality accrue mainly to the entire group whose statistics is affected rather than to the individual seller. As a result there tends to be a reduction in the average quality of goods [... In some cases …] government interventions may increase the welfare of all parties. …” ?
Aujourd’hui, n’importe qui peut diffuser sur Internet une prétendue information qui n’est qu’un mensonge à des fins politiciens. Qu’on se souvienne de ces vétérans de la guerre du Vietnam qui ont remis en cause les faits d’armes de John Kerry pour aider à la réélection de Georges Bush. Ou de cette administration républicaine justifiant une intervention militaire en Irak par la présence d’armes de destructions massives et de liens entre Al-Quaïda et Sadam Husseïn. On peut également siter les chrniers de Timisoara (décembre 1989). J’ai la flemme d’aller chercher sur le site d’Attac. Heureusement qu’il y a des blogs sérieux comme le tien. Mais comment le commun des mortels peut faire la différence entre ton sérieux et leurs mensonges ?
(au passage, j'ai pris soin de sélectionner dans l'article d'Akerlof le passage qui m' "arrange" le plus ...).
Est-ce à dire que je crois dans la vertu du service public comme source d’information ? Malheureusement non, entre autres pour les exemples de consanguinité que tu donnes. Ca veut juste dire que je suis très inquiet pour l’avenir de la démocratie…
Rédigé par : Etienne LEHMANN | 11 juillet 2005 à 04:30
pour ce qui est du "moins disant culturel" de TF1, on peut se demander si le CSA remplit bien son role.
TF1 ne dispose pas d'une license perpetuelle. Juste apres avoir obtenu sa license, TF1 s'est mis a faire les emission les pires de son histoire (Marc Morandini, Perdu de vue, etc). Le CSA a hausse le ton proche du premier renouvellement, et TF1 s'est refait une virginite (hypocrite, mais bon...) en passant tous ces programme a la trappe. Lors du dernier renouvellement, personne n'en a parle, et ce alors meme que je crois que c'etait juste apres les premieres emissions de "tele realité".
Le probleme des encheres a duree limitee, c'est que personne ne les remet jamais en cause, et que ceux qui les ont gagnes une fois ne les reperdent jamais plus. Pourtant, les pouvoirs publics en auraient le pouvoir... s'ils en avaient le courage...
TF1 n'a pas rempli ses obligations? On le remet en concurrence le coup d'apres. Il n'y a pas de concurrence sur les mobiles? On n'a qu'a faire rentrer Vodafone (ou un autre), au detour d'une enchere quelconque...
Rédigé par : Xavier | 11 juillet 2005 à 04:51
étienne :
>> Les livres ne sont pas non plus des produits comme les autres, et pourtant c'est un secteur économique 100% privé
C'est faux, il existe au moins un éditeur public, La Documentation Française, dont la qualité est irréprochable. Les prix pratiqués grâce à l'intervention de l'Etat (la DF est un service rattaché au Premier Ministre) permet aux étudiants comme moi de moins photocopiller et de manger, chose rare lorsque l'on est étudiant et bibliophile.
>> (...) où la pluralité et la liberté d'expression me semblent parfaitement respectées.
Le dossier du Canard Enchaîné sur le marché du livre vous intéressera beaucoup. Demandez à quelqu'un qui travaille dans ce secteur si c'est un havre de pluralisme, vous aurez une réponse franche.
>> La presse est aussi 100% privée et tout à fait pluraliste!
Affirmation fausse du début à la fin, donc.
A retenir aussi : le premier des 101 points (pour changer la vie) que Mitterrand fit passer à son élection ne fut pas l'abolition de la peine de mort mais la loi Lang, sur le prix unique du livre qui permet de faire vivre les petits libraires (à tort, à raison, ce n'est pas le sujet).
Le "100% privé" est donc encore moins vrai que le "100% pluraliste". C'était un exemple extrêmement mal choisi.
Rédigé par : François | 11 juillet 2005 à 09:57
Addendum : la morale de cette note revient plutôt à formuler la question : "Avons-nous besoin d'un service télévisuel ?"
Eu égard à l'état de corruption et de bêtise dans lequel se prélassent 90% du PAF (j'épargne Arte), je serais plutôt enclin à abandonner la télévision pour un abonnement Internet haut débit.
C'est d'ailleurs ce qui s'est produit de mon côté il y a bientôt quatre ans.
Rédigé par : François | 11 juillet 2005 à 10:03
L'ennui avec les arguments du type "le bien X ou Y n'est pas une
marchandise comme les autres", c'est qu'ils sont à la fois justes et
inutilisables. Exemple : "une banane n'est pas un frigidaire". C'est
vrai ; mais un économiste irait plus loin et dirait que la raison est
qu'une frigidaire est un bien durable, ce quii a des conséquences qu'on
peut analyser.
Donc, "l'information n'est pas un bien comme les autres". Certes. Un
économiste dirait, au minimum, que l'information est un bien
"non-rival". La plupart des biens sont rivaux : si je mange une pomme,
vous ne pourrez pas la manger ensuite---sauf à imaginer un scénario de
film d'horreur. En revanche, si je paie pour obtenir des détails sur un
attentat en Irak, rien ne m'empêche de les révéler ensuite à qui je le
souhaite (en les déformant éventuellement, c'est l'intérêt de maîtriser
l'information). La non-rivalité entraîne des comportements de
"passager clandestin" : personne ne veut être le premier à payer
pour l'information, et si les producteurs d'information ne sont pas
correctement rémunérés, l'information sera rare.
Ceci dit, cela justifie
un financement public, mais pas nécessairement un service d'information
public (qui ne justifierait d'ailleurs pas le quart du budget de France
Télévision). Voici l'esquisse (off the top of my head, je ne suis pas
un spécialiste) d'un modèle libéral d'information :
* chaque contribuable acquitte une "taxe information" de x% ; il est
libre d'en affecter le produit entre des agences de production
d'informations privées (type AFP, Reuters, etc).
* ces agences sont tenues de réveler l'information sur le Web
gratuitement.
* elles peuvent également vendre leurs commentaires, comme les
journalistes, les blogueurs et autres. (Comme les blogueurs sont près à
le faire gratuitement, c'est dur pour les journalistes, à moins qu'ils
ne peuvent prouver une compétence supérieure. That's life).
* le x% est calculé de manière à attirer assez d'agences, afin que la
concurrence et le pluralisme soient assurés.
Etienne, je suis d'accord qu'il y a parfois eu des manipulations
d'information massives. Timisoara était un montage totalement artificiel
; mais si l'information avait été libre en Roumanie sous Ceausecu, on
s'"en serait rendu compte dans la journée. Les "vets against John Kerry"
étaient assez antipathiques, mais il est parfaitement exact que
Keery avait exagéré ses exploits réels et même (ce qui est vraiment
bête de sa part) la durée de son séjour au Vietnam ; et leurs annonces
ont immédiatement été suivies de multiples enquêtes et contre-enquêtes.
Une agence
peut raconter n'importe quoi ; mais avec mon modèle, elle récoltera peu
de "taxe information" ensuite, et devra faire faillite.
Rédigé par : Bernard Salanié | 14 juillet 2005 à 03:46
Je suis tombé par hasard là dessus (que je n'ai pas lu).
Ca peut intéresser du monde :
http://www.econ.ucl.ac.uk/downloads/armstrong/psb.pdf
Rédigé par : Econoclaste-SM | 21 juillet 2005 à 08:14
[Oui, je commente avec beaucoup de retard, mais c'est parce que je ne visite les blogs que par à-coups :-D ]
Juste une précision : le pluralisme dans le cas d'une presse privée ne peut réellement jouer que si le marché est assez vaste pour le permettre. L'immense avantage des Etats-Unis en économie me semble être leur imposant marché intérieur. A contrario, le marché français est beaucoup moins vaste. Qui plus est, les Français sont moins consommateurs de presse que les Espagnols, par exemple (je tiens cette information du livre "Bévues de presse", de Jean-Pierre Tailleur). Cela n'incite donc pas à avoir une offre très diversifiée, mais au contraire cela me semble produire une offre assez ramassée, avec peu de quotidiens, et de qualité moyenne, et cela contrairement au Royaume-Uni, qui fournit la meilleure presse ainsi que la pire.
Rédigé par : Nils Auperen | 03 septembre 2005 à 18:26
Nils : il est exact que les Francais lisent beaucoup moins les journaux que d'autres Européens (sans parler des Japonais), mais ce n'a pas toujours été le cas. Il paraît au moins possible que ce soit lié à la qualité de l'offre... Votre argument sur la dimension du marché intérieur est en partie exact : compte tenu des coûts fixes liés à la publication de journaux, l'offre ne peut qu'être moins diversifiée en France. Je suis moins sûr que vous des conséquences sur la structure de cete offre.
Rédigé par : Bernard Salanié | 04 septembre 2005 à 10:34