Le "débat" autour de l'existence d'un plan B a été l'un des moments les plus ridicules de la campagne référendaire en France. Jacques Delors y a perdu en quelques jours la réputation de sage intègre qu'il s'etait construite (en France) en évoquant un possible plan B le lundi, en se reniant le mardi, et en avouant qu'il ne savait plus très bien s'il y avait un plan B le mercredi.
La meilleure preuve d'existence est un exemple, comme chacun sait. Voici donc le plan B de Richard Baldwin, un économiste réputé qui travaille depuis longtemps sur les questions européennes. En guise de préliminaire, il note que l'archilégalisme dont on a tenté de faire pruve dans le TCE était une nouveauté : le Conseil Européen, par exemple, a joué un rôle central pendant douze ans avant qu'il soit même mentionné dans un traité. En fait, le mandat de la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing n'était que de "considérer les questions-clé pour le développement futur de l'Union et d'essayer d'identifier les réponses possibles". Ce n'est que par une suite de dérives un peu mégalomanes que la Convention a fini par s'arroger la tâche de rédiger une Constitution, avec le succès qu'on observe aujourd'hui. Comme le dit Baldwin, beaucoup de changements souhaitables peuvent faire l'objet d'une décision intergouvernementale. Même la question-clé des règles de vote peut très bien être réglée lors du prochain traité européen... qui sera de toute manière nécessaire pour valider l'entrée dans l'Union de la Bulgarie et de la Roumanie d'ici deux ans. "Pas de panique" donc, comme le dit si bien le Guide du Routard Galactique.
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